Au cours d'une de ces dernières nuits, j'ai fait par hasard une expérience étonnante et un peu affligeante.
La télévision diffusait un film, d'ailleurs sans intérêt, que je regardais avec le vague et vain espoir de me rendormir.
Certaines images étaient soutenues par un bruitage excessif -c'est souvent le cas- mais un peu angoissant.
Je me suis dit qu'il serait sans doute amusant de décrire certains sons à une personne qui voudrait éventuellement m'écouter, et j'ai cherché les mots pour ce faire. Surprise ! Impossible de les trouver.
J'ai cogité pendant un bon temps, et je me suis rendu compte que j'étais incapable de traduire en mots ce que j'avais entendu.
Bien sûr, un physicien pourrait rendre compte du phénomène en mesurant des combinaisons de fréquences, des décibels, mais comment décrire les tonalités, les sonorités, les timbres ?
Je me suis ensuite aperçu qu'il n'était pas plus facile de traduire un goût, une sensation tactile, une odeur.
Et moi qui pensait que la belle langue française permettait de tout dire...
Je sais bien que d'aucuns, depuis longtemps, ont dit que l'on ne pouvait décrire que ce que l'on voyait. C'est possible, c'est même probable, mais quelle triste constatation que celle de notre étrange impuissance à rendre compte de sensations purement matérielles !
D'autant plus qu'il est relativement aisé de parler de sentiments, d'états d'âme, pourtant purement psychiques, spirituels, immatériels. Surtout avec l'aide de la poésie.
La linguistique, la sémantique, la sémiologie me réserveront toujours des surprises !
François Ribard.
C'est là qu'on s'aperçoit qu'on aurait dû apprendre le chinois ou le japonais :
on peut décrire le fumet d'un ragoût à l'aide de quelques idéogrammes en forme de spaghettis.
Rédigé par : totolezheros | 16/11/2009 à 10:49
Et l'égyptien antique, alors ?
Ah ! Décrire une musique militaire avec quelques cartouches !
François
Rédigé par : François Ribard | 17/11/2009 à 08:56